Les déserts médicaux et aides financières : le programme pour les jeunes médecins

25 Mai 2016

L’égalité de l’accès soins, c’est le challenge du ministère de la Sante face aux déserts médicaux. Pour résoudre cette problématique, Marisol Touraine avait alors lancé en 2012 le « Pacte santé territoire » afin d’attirer les médecins généralistes dans des zones qu’ils avaient coutume de déserter.

Trois ans plus tard, le ministère de la Santé veut, cette fois-ci, encourager les spécialistes à s’installer dans les régions oubliées avec la deuxième version de ce pacte santé et territoire. Une amélioration comprenant notamment le développement des stages en cabinet de villes pour, jusqu’alors réservés aux étudiants de médecine générale, pour d’autres spécialités tel que l’ophtalmologie ou la pédiatrie.

Ce « Pacte santé territoire 2 », dont le coût annoncé est de 200 millions d’euros, a été détaillé ce jeudi après-midi à Dijon (Côte-d’Or) dans le cadre du 15ème Congrès annuel du Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE).

Une hausse de 6,4 % du numerus clausus

Par ailleurs le numerus clausus en vigueur dans les facultés de médecines sera revu à la hausse d’environ 6,4% (soit 131 étudiants supplémentaires) et ce dans des universités situées dans 10 régions manquant de médecins. Dans ce même cadre universitaire, la ministre de la Santé Marisol Touraine, a annoncé une augmentation du nombre de médecins libéraux enseignants, et une revalorisation de la rémunération versée aux maîtres de stage.

Autre mesure, 200 nouveaux Contrats d’Engagement de Service Public (CESP) vont être mis en place d’ici 2017, permettant à un étudiant de percevoir une aide financière de 1 200 euros en échange de son engagement pour une installation en zone de pénurie.

L’objectif de ces mesures ? Accroitre la signature de ces contrats d’engagement de service public et les faire doubler d’ici 2017. Afin d’accroitre davantage leur notoriété, ces contrats intègreront également la prise en charge d’un congé paternité et des arrêts maladie. Pour rappel, ce dispositif d’ores et déjà aux jeunes médecins une garantie financière de revenus, garantie qui sera désormais accessible aux spécialistes.

Développement de l’accès aux soins urgents d’ici 2017

Pour tenir son objectif d’accès aux soins urgents en moins de 30 minutes à chaque français, Marisol Touraine table sur 200 nouveaux postes de médecins correspondants du SAMU qui vont être créés d’ici à 2017.
Des généralistes volontaires qui vont participer et participe déjà à la prise en charge des urgences dans un désert médical. Au total 450 praticiens sont déjà à l’œuvre sur ce dispositif qui semble bien huilé.
Mais dans certains déserts médicaux, les acteurs avouent que le système n’est pas adapté à la démographie médicale. C’est le cas par exemple dans le département de l’Eure-et-Loir, en région Centre, un des territoires les plus sinistrés en médecins. L’Agence Régionale de Santé (ARS) locale cite par exemple un périmètre entre Dreux et Chartres dans lequel il n’y a pas de cabinet médical.

Afin de réguler ces problèmes d’autres actions sont planifiées :

– la création de 200 maisons ou centres de santé supplémentaires. Soit 1000 établissements en fonctionnement d’ici 2 ans.
– la mise en place en 2016 d’expérimentations de télémédecine en ville dans neuf régions. Seront concernées en priorités les maisons de retraite et de santé, avec un plan d’investissement de plus de 40 millions d’euros.

Des mesures jugées insuffisantes par le syndicat de jeunes généralistes

De son côté, le Syndicat National des Jeunes Médecins Généralistes (SNJMG), déplore dans un communiqué de presse que ce 2ème pacte santé territoire « ne propose toujours pas de mesures fortes et ambitieuses pour la médecine ambulatoire et notamment la Médecine Générale comme le demande le SNJMG ».
Evoquant un retour des « mesures gadgets », le SNJMG rappelle à la ministre que le « succès » du PTMG est à ce jour « mitigé » avec environ 1 contrat signé pour 2 proposés et « une tendance à l’essoufflement du recrutement malgré une démarche très proactive des ARS ».
« De plus, la majorité des signataires étaient déjà installés (installation pleine ou collaboration) et nombre de signataires du contrat de PTMG étaient déjà signataires d’un Contrat d’Engagement de Service Public (CESP) et donc destinés à s’installer dans une zone sous dotée, éligible à un contrat de PTMG », conclut le SNJMG.
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